Le bio moins cher
mais en IdF mais à quel prix ?
Dans les supermarchés nous voyons de plus en plus de fruits et légumes bio. Ce engouement pour le bio réchauffe notre cœur d’amapien et le fait que le conseil régional et les chambres d’agriculture soutiennent ce développement nous semble une bonne chose. Malheureusement les outils financiers et la règlementation mis en place ont des effets négatifs sur le mode de production et la qualité des produits. Explications par Richard.
Les deux voies du bio
en Ile de France. Depuis deux ans environ le monde agricole du bio en Ile-de-France connaît une dichotomie. D’un coté nous trouvons les agriculteurs qui
travaillent artisanalement et de l’autre ceux produisent du bio à une échelle
quasiment industrielle en se servant de modes de production industriels. Cette tendance
est survenue suite à l’adoption du PCAE (Plan de Compétitivité et d’Adaptation
des Exploitations agricoles). Il s’avère désavantageux pour une agriculture
paysanne et de proximité et nuit par conséquence à la biodiversité, à la
qualité des produits agricoles biologiques et la création d’emploi de proximité.
Tout commence en 2015
avec le PCAE. L’objectif était d’augmenter le volume et baisser le coût de
la production agricole biologique en Ile-de-France pour répondre à une demande
croissante et développer le marché. La chambre de l’agriculture en IdF décide
alors de mettre en place un PCAE
- Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations agricoles. Il a entre
autre, pour objectif d’accompagner les investissements faits pour améliorer la
performance économique et environnementale des exploitations agricoles, d’accroître
l’efficacité de la commercialisation des produits agricoles, de fournir les
infrastructures nécessaires, et de soutenir les investissements bénéfiques à l’environnement
du territoire.
L’industrialisation
du bio. Pour augmenter la production le PCAE favorise les investissements
dans du matériel neuf. Le plan organise une mise en concurrence des producteurs
bio ce qui fait baisser les prix de vente de la récolte. Sous le PCAE aucune
subvention n’est prévue pour les embauches, ni pour l’achat d’un matériel
d’occasion.
Cette situation favorise les céréaliers parmi les
agriculteurs bio car leur métier permet d’investir dans des machines qui augmentent
la production. Les maraichers, en revanche, ont d’avantage besoin d’embaucher
plus de salariés pour augmenter leur volume.
Les maraichers ont alors une décision difficile à prendre pour
suivre: limiter les coûts et augmenter la production en réduisant le nombre de
variétés dans les champs. Ils sont contraints de se limiter à celles qui sont
facilement cultivables, et (bien sûr) commercialisées par les grands semenciers
donc hybrides.
Le PCAE atteint peut être son objectif d’augmenter les
volumes mais pousse les agriculteurs bio vers un mode de production industriel,
à l’opposé du fonctionnement d’une exploitation comme celle de Richard qui
travaille pour une agriculture bio, paysanne, de proximité et dans le respect
de la nature.
1 commentaire:
Surtout, Richard, reste un artisan du bio. On est là pour te soutenir. Merci de nous nourrir.
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