mercredi 21 septembre 2016

Un week-end dans les Ardennes : récit d'une Amapienne

Voici le récit d'Anne, une amapienne qui nous livre son retour d'un week-end à Amagne dans les Ardennes. Merci pour les talents d'écrivain !

 "Samedi matin, 8 heures, je retrouve Marion et Gaia (sa jolie chienne) pour un covoiturage à destination d’Amagne, petite bourgade de 700 habitants situé dans le département des Ardennes, où nous devons retrouver, Max et Monique, les parents de Richard, pour donner un coup de main à la récolte des quetsches arrivées à maturité. Richard doit nous y rejoindre ainsi qu’Hélène et Thierry de l’Amap de Vaucresson et Christèle de l’Amap de Freneuse.
 
Je pars tranquille avec le sentiment réjouissant de faire l’école buissonnière en laissant derrière moi, enfants, chien, compagnon et tâches quotidiennes.
 
C’est la première fois que je me rends à Amagne.
J’étais loin d’imaginer ce qui m’attendait …
 
Un trajet en Twingo des plus agréables avec discussion à bâtons rompus sur fond d'un instrument de musique improbable (le hang) !
 
Une arrivée, 2 heures ½ après, dans la rue principale du village bordée de maisons et de « la ferme »  - et non, une ferme n’est pas forcément perdue au milieu de nulle part et isolée !
 
Pousser une porte en bois et pénétrer dans un hangar à l’ombre rafraîchissante puis dans une cour fleurie arrosée de la lumière du soleil,
 
Passer sur la gauche devant un pigeonnier transformé en « clapiers » et apercevoir plus loin, une biquette marron attachée à un piquet et perchée sur un promontoire, puis une deuxième blanche et noire qui apparaît alors qu’on ne s’y attend pas,
 
Deviner au bout du jardin une porte qui ouvre sur un verger et un potager,

 
Suivre Marion qui appelle la maîtresse de maison en toquant, « Y’a quelqu’un ? » et rencontrer Monique CAPITAINE – nous serons ses moussaillons - qui nous accueille avec énergie et chaleur, ses petits yeux bleus disparaissant dans les plis de son sourire,
           
Aparté : j’apprendrais plus tard qu’un des amapiens dont je tairais le nom est tombé sous le charme et ne vient que seul à Amagne pour profiter de Monique (Max est au courant et semble l’accepter !).
 
Me sentir immédiatement à l’aise après avoir déposé mon sac dans notre chambre - je vous conseille la chambre tout de suite à droite en haut des escaliers … arrivez le 1er et elle sera à vous ! – bu un verre d’eau, trouvé les assiettes dans le buffet, attendu pour mettre la table qu’une belle nappe y soit déposée, découvert les pièces de la maison en suivant Monique pour ne pas me perdre …
           
Découvrir Max, des yeux bleus lui aussi – tiens, ça me rappelle quelqu’un ! – mais rieurs et coquins ceux-là … et l’entendre me dire qu’il n’avait pas poussé les études trop loin, bien que doué, car il croyait que la progression dans l’apprentissage allait de pair avec le nombre de claques que vous donnaient, en ce temps là, les profs !
 
Réclamer des histoires d’avant,
           
Partager le déjeuner arrosé de vin d’épines noires en doutant de mes capacités à ramasser des quetsches après !

 


 

 
Me retrouver un panier à la main, parfois une gaule (grande perche qui sert à faire tomber les fruits), passant d’arbre en arbre, d’escabeau en escabeau, pour cueillir les quetsches et en manger aussi !
           
Discuter de tout et de rien entre cueilleurs,
 

 
 
Faire un dîner de gaufres - c’est une tradition familiale -  si vous parvenez à obtenir la recette de la pâte, chapeau bas ! Monique est restée parfaitement muette !
         
Passer une nuit en partageant mon lit .. avec une fille !
 
Faire un petit déjeuner de gaufres, on ne s’en lasse pas !
           
Remettre ça avec le panier, l’escabeau, la gaule et la cueillette …,
 



 
 
Découvrir que nous avions récolté 260 kg de fruits alors que j’avais eu l’impression de faire quelques paniers …  là, tu es fière !
           

Faire du tracteur à côté de Max et surveiller sa casquette tombée entre les roues et tenant en équilibre sur un fil ! 
 
 
Apprendre qu’il existait un plat local appelé la « cacasse à cul nu », lorsque la fricassée se faisait sans viande et juste avec des pommes de terre et des aromates après la guerre et dans les familles pauvres,
 
Rire à l’histoire de Max se retrouvant à cheval sur un cochon qui ne voulait pas qu’on l’attrape, puis le cul par terre puis à quatre pattes dans un labyrinthe de paille, pour faire sortir le fameux cochon qui s’y était planqué,
 
Ne pas avoir envie de partir,
           
Me sentir tout bonnement chez moi,
 
Avoir envie de revenir,
 
          
  Vous donner un conseil : allez à Amagne !"

Aucun commentaire: